dimanche 13 novembre 2016

La Protea eximia "Sylvia" plutôt que tout le reste...

Pour emprunter une expression de mon ami Lolobobo : "ami lecteur", tu en connais beaucoup, toi, des plantes fleurissent en novembre ?

Evidemment que non ! 

Moi non plus, jusqu'à ce que je fasse l'acquisition, au printemps de dernier d'une Protea eximia "Sylvia"; Depuis septembre la fleur s'épanouit au fil du temps et dans quelques jours, je le suppose, je vais avoir la chance de découvrir cette majestueuse qui ne craint pas  le frimas de ce début d'automne.  Normal, cette plante va chercher ses origines dans les Montagnes Noires d'Afrique du Sud. 
Alors, ami lecteur (expression loloboesque), tu seras informé dès que la généreuse ouvrira ses pétales. C'est quand plus réjouissant que tout le tintamarre, (dans tintamarre, il y a marre..), politico, médiatico, journalistique, qui nous casse les noix à longueur de journée. Tu remarqueras, ami lecteur, que j'ai supprimé tous les billets de ce type. Le come-back aura été de courte durée, je le conçois.

samedi 29 octobre 2016

"Lettres à Anne" : Et si Twitter avait existé dès 1962...

A la fin des 1246 pages des "Lettres à Anne", il me vient quelques réflexions que j'ai plaisir à partager ici.
Indéniablement, François Mitterrand était un homme qui aimait les belles-lettres. Sa culture pharaonique respire à chaque page de ce pavé édité chez Gallimard. Son style d'écriture est d'une finesse assez remarquable. Il use aisément de la métaphore, renvoie habillement aux anciens, (Socrate, Stendal, Shakespeare, ...)  et plante avec un réel talent les lieux qu'il affectionne. 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que si dans de nombreuses circonstances, l'homme était relativement taiseux, il ne manqua jamais d'imagination pour écrire à Madame Pingeot. Encore fallait-il que cette dernière, ait le temps de lire ces missives, qui excédaient souvent cinq pages.

Que dire aussi de ce beau romantisme ? Combien d'entre nous, les hommes, aimeraient  un jour écrire ces Everest de la passion, comme le sait si bien le faire, François Mitterrand ?

J'en viens maintenant au titre de ce billet "Et si Twitter avait existé dès 1962..." François Mitterrand aurait-il été un adepte de ce réseau social ? Dans l'affirmative, en tout état de cause, Gallimard, n'aurait pas eu cette  riche et belle opportunité, de publier ce livre. En tout état de cause, non plus, nous n'aurions pas eu cette chance, de lire ces belles pages. 
Imaginez un instant ce que ce passage aurait donné en 140 caractères "Je vous pose une question simple, que vous seule pouvez résoudre : est-il possible, concevable d'attendre vendredi pour vous voir, comme deux fonctionnaires de la joie ? Après ces huit jours devrais-je en compter cinq autres alors que nous serons dans la même ville ? Mais je le répète cela dépend de vous. Voilà donc mon emploi du temps : rien du tout à partir de 18H30 chaque jour. J'ai tout bloqué sur les matinées et déjeuners. Si vous me fixez une rencontre avant vendredi  (en me gardant ce vendredi quand même) vous saurez que j'en serai très très heureux."

En langage Twitter, ça pourrait faire : Suis dispo chaque jour à partir de 18H30. Mon emploi du temps:Libre matinée et déjeuners.Ça dépend de vous. Serais très heureux de vous voir

Il faut quand même bien avouer que cette version est  nettement moins élégante que la précédente. J'espère vous avoir convaincu. Maintenant si tel n'était pas le cas, j'invite mes amis twittos à me retranscrire ce douloureux passage en 140 caractères. Si je dis douloureux, c'est qu'il m'a fallu quelques secondes pour bien en comprendre le sens (...) je t'aime de désir accompli dans l'inaccompli, ces deux mots ne sont pas antithèse puisque l'accomplissement est domaine de l'esprit quand l'esprit n'a pas d'autre nom que l'amour projeté au-delà de soi-même) Si tu es un petit bolide du tweet malin, je te donne 26 secondes pour me retranscrire à l'identique, la pensée intime de François Mitterrand.

Enfin, nul n'osera relever le défi de passer en mode Twitter, la majestueuse beauté des dernières lignes de François Mitterrand à Madame Anne Pingeot : Mon bonheur est de penser à toi et de t'aimer. Tu m'as toujours apporté plus. Tu as été ma chance de vie. Comment ne pas t'aimer davantage ?

C'est quand même autre chose qu'un vulgaire SMS qui dirait : Si tu reviens, j'annule tout.

jeudi 27 octobre 2016

La grande claque avec Guillaume Perret

Je vous avoue bien simplement avoir été bluffé par l'écoute de Pilgrim et Free joués par Guillaume Perret

Les premières mesures m'ont replongé dans l'univers d'un certain Jan Garbarek.  Les connaisseurs apprécieront, je pense la comparaison. Au fil du morceau, j'ai replongé dans d'autres sonorités et non des moindres, puisque cette fois, c'est le grand Laurent Dehors qui semblait habiter le sax et les ambiances sonores de Guillaume Perret

Je sais fort bien que les artistes n'apprécient pas tous que l'on fasse des similitudes entre leurs œuvres et celles des autres. Le pire, je crois, c'est que l'on écrive ou dise : on dirait du machintrucchose... L'artiste est unique et ne supporte pas bien les comparaisons. 
Il n'empêche, qu'à mon sens et surtout à mon ouïe,  Garbarek et Dehors swinguent un peu dans Pilgrim. Chacun à leur façon, mais ils swinguent.



Dans son nouvel album Free, Guillaume Perret nous dévoile l’essence de sa musique.  Performant en solo avec ses saxophones et ses machines filtrant le son, Guillaume Perret nous restitue l’ampleur d’un orchestre entier à lui tout seul. Son ouverture d’esprit et son désir de découverte le poussent à explorer un nouveau son. En utilisant des pédales et des effets électrifiés, Guillaume Perret propulse son saxophone dans un univers surprenant et inclassable qui invite à la rêverie.

Difficile de classer cette musique si personnelle et si fusionnelle, car c’est surtout l’émotion qui domine et qui éveille nos sens, plus que jamais sollicités par un propos innovant, qui oscille entre jazz contemporain, grooves funky et métal hurlant !

Une musique hybride, troublante et envoûtante, qui évoque un imaginaire fantastique et qui provoque de très fortes sensations à l'image des deux extraits Pilgrim et Free, chocs pour les yeux et les oreilles.


Le nouvel album Free

Sortie le 23/09/2016 chez Kakoum Records/Harmonia Mundi

Au Café de la Danse le 17 novembre
Merci Xavier !

mercredi 26 octobre 2016

Avec "N'en Abuse Pas", Garner signe un clip qui dérange

Autant le dire tout de suite, le clip de Garner est assez déroutant. 

Cher Gardner, 
Fallait-il absolument que vous osiez cette mise en scène ou l'érotisme et la sensualité de certaines images font place à une violence que je peux qualifier de mal placée par rapport à votre texte ?  En tout état de cause, vous avez osé. Je respecte votre choix artistique et celle de votre metteur en scène, mais, vous gagneriez à l'avenir à oublier ces clichés qui desservent la beauté de tout le reste.

Fort heureusement, pour sauver la mise, N'en Abuse Pas, est un titre très intéressant. Les nappes de synthé électro, donnent une pêche et annoncent  une suite prometteuse. Pas de déception à cet endroit-là, ni a aucun autre non plus, les breaks  sont bien en place et la voix  est agréable. Attention toute fois à ne pas trop singer Miossec,  dans les intentions de phrasé. Gardner possède largement les qualités intrinsèques pour imposer son propre style à condition de se détacher un peu de ses "maîtres"...

Après la sortie de son album  Bas les armes  en juin 2015, Garner nous revient donc avec son dernier Ep  En plein coeur , un 5 titres résolument pop électro réalisé et co-signé par son complice Philippe Balzé (il a collaboré sur Renan Luce, Thiefaine, Bénabar, Miossec, Saez, Joseph d’Anvers, Maissiat…). 
La verve du chanteur n’a pas changé et si ce nouvel opus semble en apparence plus léger, il ne quitte pas sa délicieuse ambiguïté. De quoi nous parle-t- il ? D’amour beaucoup, pour ne pas dire essentiellement d’amour. Car en ces temps tumultueux, il était nécessaire d’en parler. Garner est toujours celui qui accepte que l’ailleurs absolu n’existe pas.

Dans N’en abuse pas , le vraisemblable single de l’Ep, le voilà qui, s’adressant doux-amer à son aimée, sifflote léger derrière un barrage de synthés qui donne le ton, dans un mélange de douceur et de rugosité. Garner trouve l’ailleurs dans une friche à côté d’une usine désaffectée. Ce coin de nature lui suffit. Il peut vieillir avec « elle », « loin des hordes sauvages », il l’aime, oui, mais « qu’elle n’en abuse pas.
Sortie le 28 octobre chez Socket Blues du nouvel EP En Plein Coeur.
Gardner sera sur scène à Paris le 7 décembre à la Péniche Antipode.
Merci à Xavier !